Journée d’étude à l’Assemblée Nationale sur le domaine public
À Paris, dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale, le 31 octobre 2013, s’est tenue une journée d’étude sur le domaine public. L’événement était organisée par le collectif SavoirCom1 et Madame la députée Isabelle Attard, membre de la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée.
Avec Le Chat, Le Robot et Le Cosmonaute.
Le Chat — Que faites-vous tous les deux?
Le Robot — Moi, je lis le Framapad de la journée d’étude à l’Assemblée Nationale sur le domaine public.
Le Cosmonaute — Et moi, je consulte les livemappings de cet événement.
Le Chat — Ah? Moi, j’y étais.
Le Cosmonaute Le Robot — Et alors, tu nous raconterais?
Le Chat ayant la mémoire courte, il proposa à ces deux furieux de continuer leurs lectures respectives, plus complètes, plus utiles.
Le Cosmonaute — Tu pourrais faire un effort… au moins un point de vue?
Le Chat — Eh bien, la journée fut bien complète, les discours des uns et des autres étaient accessibles (saluons cet effort) et des positions différentes, parfois tranchées mais toujours intelligentes et ouvertes se sont exprimées.
Les partisans du «vieux monde», comme il s’est dit avec humour, étaient cependant moins nombreux; hélas. Citons Jacques Fansten (Président de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) et Jean-Claude Bologne (Président de la Société des Gens De Lettres). Remercions-les d’avoir débattu et exposé leurs idées, très pertinantes.
Le Robot — Rétablissons, au passage, que les notions de droits d’auteur et de propriété intellectuelle étaient absentes du «vieux monde». Au regard de l’histoire de l’Humanité, ces dernières sont très récentes: le Statut d’Anne (pour les droits d’auteur), en 1710; et le Statut des Monopoles (pour les brevets), en 1624.
Le Cosmonaute — Et gageons que dans quelques siècles, elles auront disparu et seront devenues de simples anecdotes. Le domaine public sera redevenu l’objet naturel de toute création.
La première loi sur les droits d’auteur.
Le Robot — Intéressant. As-tu quelque chose à ajouter?
Le Chat — En filigramme, il fut une chose abordé en tous temps et tous sujets, une chose intimement liée au domaine public, une chose dont nous avons déjà discuté sur ce blog: les pratiques numériques des Français.
Notamment, la question de la relation entre l’écrivain et ses lecteurs, jamais proprement ni directement abordée, mais néanmoins omniprésente.
«Lire, c’est créer peut-être à deux.»
— Balzac, Physiologie du mariage, 1829.
Le Cosmonaute — Si Balzac hésitait encore, pour nous, c’est une certitude. Lire, c’est écrire.
Le Robot —
Nous pourrions citer Umberto Eco, avec Lector in fabula, le rôle du lecteur ou la coopération interprétative dans les textes narratifs. Ou encore Alain Giffard, qui dans son étude «Lire - les pratiques culturelles du numérique», remise au ministère de la Culture et de la Communication en 2007, nous décrit le lire numérique comme faire
(agrégation, annotation, copie, etc).
Le Chat — C’est donc la remise en question du rôle des bibliothèques qui a été clamé, non plus seulement comme un lieu de lecture, mais peut-être comme un nouvel espace de création collective.
La médiathèque de demain comme espace de (ré-)création? (Michael T)
Le Chat — De même pour les musées, pour lesquels Julien Dorra (OrsayCommons, Museomix) nous expliquait qu’il devenait aujourd'hui ridicule d’interdire les gestes d’appropriation et de remix. Il soulignait la symbolique réductrice du terme visiteur (très orienté usage). Les musées aussi sont ammenés à devenir de véritable lieux de pratiques culturelles.
Le Cosmonaute — Bref, toutes ses tables rondes auront suggéré la confrontation nuancée des usages et des pratiques, en étant parfois imprécis dans l’emploi de ces termes. Preuve en est qu’une distinction nette et précise de ces deux termes reste pertinente.